L’Âge d’or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner. Chefs-d’œuvre de la Tate Britain.

L’Âge d’or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner. Chefs-d’œuvre de la Tate Britain. : ©Joshua Reynolds L’Honorable Miss Monckton 1777-1778 Huile sur toile 240 × 147,3 cm Légué par Sir Edward Stern en 1933 Londres, Tate, N04694    L’Âge d’or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner. Chefs-d’œuvre de la Tate Britain. : ©John Martin La Destruction de Pompéi et d’Herculanum 1822 Huile sur toile 161,6 × 253 cm Acheté en 1869 Londres, Tate   


The exhibition


Écho à l’exposition De Gainsborough à Turner organisée en 2014-15 au Louvre, celle qui se tient au musée du Luxembourg s’appuie sur le fonds de la Tate Britain pour couvrir la période du règne de George III (1760-1820). Avec 68 tableaux, elle entend aussi montrer en quoi les peintres se mettent alors en quête d’une identité spécifiquement britannique, sur fond de révolution industrielle, d’entreprise coloniale en Amérique et en Inde et de mutations intellectuelles…

Le parcours s’ouvre sur un face-à-face entre Joshua Reynolds et Thomas Gainsborough, rappelant la rivalité quelque peu mise en scène par la critique d’alors des deux peintres dont les œuvres invitaient délibérément à la comparaison. Tous deux portraitistes de renom et membres fondateurs de la Royal Academy en 1768, leur manière diverge de fait. Premier président de la prestigieuse institution, Reynolds s’adresse à un public élitiste par le recours aux références savantes, gage de « dignité intellectuelle » : dans son portrait en pied de Lady Bampfylde, la pose de Catherine Moore possède la ferme solennité des Vénus antiques. Plus immédiate, la peinture de Gainsborough met l’accent sur la chaleur des regards et la profondeur psychologique des portraiturés par la douceur de sa gamme chromatique et l’allègement de sa texture. L’un s’adresse à l’esprit, l’autre aux sens. À leurs morts, en 1792 et 1788 respectivement, émerge une nouvelle génération d’artistes annonçant les débuts du romantisme : dans le portrait de Thomas Law Hodges de William Beechey en 1795, le fond de ciel et le regard bleu profond du jeune homme s’inscrivent dans cette veine naissante, de même que Miss Harriet Cholmondeley de John Hopper exhale un fort sentimentalisme.

Extrait de l'article d'Emma Noyant, publié dans le N°90 de la revue Art Absolument. Parution le 12 octobre 2019

When


11/09/2019 - 16/02/2020
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