Fabienne Gaston-Dreyfus. Le paradis brûle

Fabienne Gaston-Dreyfus. Le paradis brûle : Vue de l’exposition de Fabienne Gaston-Dreyfus, Le paradis brûle, galerie Jean Fournier, Paris, mars 2017 © Alberto Ricci, Courtesy Galerie Jean Fournier    Fabienne Gaston-Dreyfus. Le paradis brûle : Vue de l’exposition de Fabienne Gaston-Dreyfus, Le paradis brûle, galerie Jean Fournier, Paris, mars 2017 © Alberto Ricci, Courtesy Galerie Jean Fournier    Fabienne Gaston-Dreyfus. Le paradis brûle : Vue de l’exposition de Fabienne Gaston-Dreyfus, Le paradis brûle, galerie Jean Fournier, Paris, mars 2017 © Alberto Ricci, Courtesy Galerie Jean Fournier   


The exhibition


Les moyens les plus simples peuvent être les plus éloquents. De fait, Fabienne Gaston-Dreyfus resserre les siens aux plus évidents. À savoir, le geste et la couleur. Présentant de grandes toiles où des pans rectangulaires colorés et d’un ensemble de gouaches sur papier, son exposition à la galerie Jean Fournier semble saisir un état de peinture, à la manière d'une coupe dans le processus de recherche d’équilibre développé par l’artiste.

Sur les toiles, des « blocs » attenants aux limites du format rabattent ensemble le regard vers la partie centrale de ses toiles laissée vierge, comme une surface d’absorption – Fabienne Gaston-Dreyfus dit y déposer de plus petites gouaches dans l’atelier pour voir si celles-ci « tiennent ». Mêlant légère stridence et tons sourds, les couleurs de ces blocs peints un à un s'équilibrent par le contrepoint lumineux de l'espace central. Et appellent un effeuillage discret en laissant poindre leurs dizaines de couches superposées. Mais cette simplicité est surtout celle de ses gestes, car Fabienne Gaston-Dreyfus s’éprouve à ne pas forcer la virtuosité – elle a ainsi abandonné sa main droite en 2013 pour expérimenter des gestes moins maîtrisés, sans pour autant les feindre. La taille des blocs est tout simplement celle que lui permet l’amplitude de son bras, et leur facture procède de recouvrements, dont on perçoit la course rudimentaire en s’approchant de la toile. D’un arpentage de la peinture par la peinture, Fabienne Gaston-Dreyfus fait un exercice premier : cette vocation à s’en tenir aux fondations se retrouve dans les dessins qu’elle réalise à la gouache en parallèle des grandes toiles. Avec leur concentration de couleurs agglomérées au centre de la feuille, le geste de recouvrement y équivaut à biffer le motif. Et à retourner en deçà de sa fixation, comme pour retrouver un état de peinture où tout est possible. Dans les grandes peintures, cette possibilité semble conservée en permanence : pourquoi telle couche supérieure plutôt qu’une autre, peut-on se demander ? La réponse est dans l'équilibre chromatique de chaque toile, où la répétition de gestes simples et la stratification des couches entraînent potentiellement leur continuation sans fin. « Il y a une dimension performative dans la peinture qui m’intéresse de plus en plus », expliquait récemment l’artiste.

Tom Laurent

When


09/03/2017 - 22/04/2017
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