JonOne. Fireworks

JonOne. Fireworks : Vue de l'exposition de JonOne, Fireworks, galerie du jour - agnès b., Paris, 2015.    JonOne. Fireworks : Snakes And Ladders. 2015, acrylique sur toile, 210 x 183 cm. Photo : Gwen Lebras    JonOne. Fireworks : Vue de l'exposition de JonOne, Fireworks, galerie du jour - agnès b., Paris, 2015.    JonOne. Fireworks : Vue de l'exposition de JonOne, Fireworks, galerie du jour - agnès b., Paris, 2015.   


The exhibition


JonOne s’est toujours préoccupé d’« énergie » – en tout point de son parcours, celle du corps en action en est le soubassement et le mouvement le leitmoiv. Ce truchement que lui a permis la peinture en a fixé l’exutoire et l’expression, via le tag et le graffiti : sa transcription s’est construite par la répétition, parfois allègre, souvent fébrile, d’une même signature, par l’invention dans la lettre et le renversement du mot en signes. L’éclatement chromatique jusque dans la dissolution des contours en fut également un moment fécond. Si cette frénésie à peindre persiste aujourd’hui encore, elle s’est mue en exultation, et ses moyens se sont démultipliés. Au sein des registres courants d’une culture de l’ombre aujourd’hui largement acceptée, JonOne agit en suivant son sillon propre. À la galerie du jour, cette « décharge », cultivée par l’artiste malgré tout, est drainée en une multiplicité de directions, appariant toiles, travaux graphiques et volumes. Des unes aux autres, des récurrences actent autant de rebonds : s’entrelaçant en une composition sculpturale, entre fruits mutants et objets érotisés, des éléments ambivalents trouvent leur correspondance avec certains motifs picturaux, saturant des tableaux biffées par des effusions d’acrylique. Dans le même esprit, les indications graphiques suggérant le mouvement ou s’agrégeant en atolls dans ses dessins se transportent à grande échelle en une construction semblable à un manège, ouvertement ludique foncièrement acide, tournoyant sur lui-même. « Bright Luck » ou « I let him deal », des huiles sur toile, rappellent des gestes plus anciens sur un mode renouvelé : ces œuvres interprètent les accidents du tag – et son énergie hors de visée – distillé sur les anfractuosités des parois. JonOne a créé des « murs de peinture » goudronneuse, raclés pour permettre à son geste et son lettrage de se déployer en déflagrations colorées. Cette prise en compte de son vocabulaire plastique – du support, des signes, de la vigueur à s’en emparer – en sert l’approfondissement : orientée vers un « formalisme compulsif », l’exposition à la galerie du jour marque un jalon dans le parcours de JonOne.

Tom Laurent

When


11/09/2015 - 24/10/2015
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