« Volutes de fumées, sillages, arabesques, torrents et cascades… le mouvement engendre la turbulence. » C’est avec ces mots que Pierre Sterckx et David Rosenberg, commissaires de l’exposition Turbulences présentée l’année dernière à l’Espace culturel Louis Vuitton à Paris, ont dessiné les contours de cette manifestation pour le moins troublante et fascinante. Aujourd’hui à Bruxelles, Turbulences II en propose un élargissement, reprenant les œuvres des onze plasticiens figurant déjà au panel de l’exposition initiale et l’enrichissant de vingt-sept contributions supplémentaires. Dans un vaste espace de 2 500 m2, les sculptures mécaniques, souffleries et autres tableaux hypnotiques, pour la plupart fruits de démarches contemporaines, se côtoient pour mieux affirmer les variations indomptables de la matière, par opposition à un état stable de ses composantes. Si Léonard de Vinci fut le premier à s’intéresser en tant que dessinateur au processus de turbulence, une longue lignée de scientifiques, philosophes mais surtout d’artistes le suivirent dans l’exploitation de ce champ d’expérimentation. Turbulences II invite à une expérience sensorielle où l’art explore avec poésie la valse tumultueuse des éléments, objet de création et de recréation perpétuelle.

Clémence Robuchon

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