Petits théâtres de l’intime

Petits théâtres de l’intime : Henri-Nicolas Van Gorp, La Femme à la lorgnette, huile sur toile, 40 x 32cm, Rouen, musée des Beaux-Arts © C. Lancien, C. Loisel / Musées de la Ville de Rouen    Petits théâtres de l’intime : Louis Roland Trinquesse, Le Serment à l’amour, 1786, Huile sur toile, 131 x 98 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts, Photo : François Jay   


The exhibition


Si le néoclassicisme révolutionnaire, art édifiant s’il en est, qui puise sa noblesse dans la hardiesse de ses mises en pages et l’exemplarité de ses sujets, occupe dans les esprits l’imaginaire attaché à la France du tournant du XVIIIe siècle, une autre version, plus intime, moins épique, continue elle aussi à sa manière le travail de théâtralisation opéré par ce siècle d’apparences. Parfois, le petit bout de la lorgnette est tout aussi riche en enseignements que l’immensité du panorama, à l’image de ce que le Verrou de Fragonard peut nous apprendre sur la représentation du quotidien à cette époque de troubles politiques. L’exposition du musée des Augustins dresse donc le portrait de l’ordinaire des petites gens, bourgeois et nobles d’alors, à partir de tableaux souvent sentimentaux de peintres qui ont cessé de regarder vers l’Italie mais s’appesantissent sur les manières flamandes, le succès des formules héritées du Siècle d’or hollandais, ou trahissent un fort penchant pour l’anglomanie. La moralité de Greuze, les raffinements de Fragonard et Marguerite Gérard, l’extrême qualité documentaire de Drolling, les badinages presque anachroniques de Trinquesse : les 60 œuvres témoignent d’un éclectisme des sujets et des styles au sein de la peinture de genre française.

Tom Laurent

When


22/10/2011 - 22/01/2012
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