Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse

Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse : Henri Edmond Cross, Côte provençale, Le Four des Maures, 1906-1907 Huile sur toile – Signé en bas à droite : Henri Edmond Cross – 73 x 92 cm Musée de la Chartreuse, Douai © musée de la Chartreuse, Douai    Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse : Henri Edmond Cross, Venise, La Salute, 1903 – Aquarelle 26.5 x 17 cm Collection particulière © Ledain / Galerie de la Présidence    Henri Edmond Cross et le néo-impressionnisme. De Seurat à Matisse : Henri Matisse, Collioure, rue du Soleil, été 1905 – Huile sur toile – 46 x 55 cm Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis © Succession Henri Matisse / Photo Philip Bernard   


The exhibition


En instituant l’art d’Henri-Edmond Cross (1856-1910) comme aiguillon d’un mouvement tel que le néo-impressionnisme, le musée Marmottan-Monet fait d’une pierre deux coups. Tout d’abord, le musée participe de la réhabilitation d’une œuvre méconnue pour elle-même, en la plaçant au centre des regards. Ensuite, s’agissant du néo-impressionnisme, l’exposition amène à le percevoir dans des aspects plus composites que ne pourrait le suggérer une focalisation sur les figures tutélaires de Seurat ou Signac, dont la doctrine picturale, pour l’impulsion qu’elle a pu donner au groupe, peut parfois heurter par la rigidité de ses formules. Au-delà du jalon que semble intimer le seul mot de « divisionnisme » – la circonscription de la touche apparaissant comme une étape vers le fauvisme –, la communion d’esprit des rigoureux partisans du mélange optique et de l’emploi du contraste des tons se décline depuis La Seine à la Grande Jatte (1885) de Seurat en des tours bien personnels. L’art de Cross présente un intérêt et non des moindres : son allégresse domine tout ce qui en lui pourrait relever du mécanique. Il est le premier, en 1891, peu après avoir rejoint les rangs du mouvement, à s’établir en Provence pour y goûter de ses illuminations et y cultiver des couleurs élégiaques. En cela, les touches sonores de Cross retentissent avec la justesse de la volupté à la surface des pupilles d’Henri Matisse, et les deux peintres se rencontrent en 1904 à Saint-Tropez. Art de la soustraction, d’un symbolisme moderne qui fait foi en la science, et fidèle pour cette raison aux préceptes néo-impressionnistes, l’œuvre de Cross, à en observer la part graphique, culmine lorsqu’elle associe la spontanéité à la rigueur, la poésie à la description.

Tom Laurent

When


20/10/2011 - 19/02/2012
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