Jean Fautrier

1898 (Paris) / 1964 (Châtenay-Malabry)

Un portait de Jean Fautrier par Yves Peyré éclaire la singularité de son devenir artistique. « L’allure d’un montagnard, l’inébranlable d’un marin, l’apparence d’un guerrier… suscitant du légendaire par le seul fait d’exister, tout en allumant des contre-feux pour rester dans l’ombre… Debout dans la turbulence du siècle… cherchant, trouvant, donnant. Seul sur le chemin de soi. Tels ces hommes que le poète Jean-Paul appelle les brûlés de la vie. »
Ce que Fautrier lui-même confirme dans sa lettre biographique de 1944 à son ami écrivain Jean Paulhan, patron de la NRF, qui fit beaucoup pour la notoriété de l’artiste après la guerre, notamment avec son essai Fautrier l’enragé (1949). Paulhan le considérant comme « le seul peintre depuis Braque qui sache ce qu’est la matière d’un tableau et ce qu’il faut en faire », il lui fit rencontrer le poète Francis Ponge. Fasciné par l’homme et l’œuvre, celui-ci lui consacra à son tour plusieurs textes – évoquant par exemple « son sens de la grandeur et du risque, proprement princier, une élégance au moins égale à celle de Manet, son goût du haut cérémonial et une sensualité dont on n’a vu aucun signe en France depuis le règne du Grand Béarnais ».



Ses numéros


Numéro 81






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