Louis XV, passions d’un roi.

Louis XV, passions d’un roi. : Garniture de vases représentant les Quatre Éléments Manufacture de Meissen, Johann Joachim Kändler (1706-1775) et Johann Friedrich Eberlein (1695-1749), 1742, Dresde, © Porzellansammlung, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, photo Adrian Sauer    Louis XV, passions d’un roi. : Commode de la chambre de Louis XV à Versailles Antoine-Robert Gaudreaus (vers 1682-1746) et Jacques Caffieri (1678-1755), 1739, avec l'aimable autorisation des Trustees de la Wallace Collection, Londres    Louis XV, passions d’un roi. : Vue de l'exposition    Louis XV, passions d’un roi. : Madame de Ventadour avec le roi Louis XIV et ses héritiers Attribué à Nicolas de Largillière (1656-1746) et atelier, vers 1715, huile sur toile, Londres, avec l'aimable autorisation des Trustees de la Wallace Collection © château de Versailles / Christoph   


L'exposition


Trois truchements servent à définir ce monarque qui, toute sa vie, s’efforce de fuir la majesté : l’enfant sorti des limbes du palais du Soleil expirant pour chérir son intimité, l’homme accompli en matière de science et le dictateur du goût de son époque. Car le rocaille, c’est Louis XV. Or, l’amabilité enveloppante des courbes et des contre-courbes, l’ornementation déchiquetée des bronzes, l’extrême mollesse obtenue des matières (bois, métaux, terres, cristaux), l’ondoyante facilité des peintres de bergeries et de chasse, les ciseaux de Pigalle, Jacques Saly, Bouchardon, modelant le marbre en glaise tendre, ne sont propre qu’à cette période de l’art parisien qui rayonne, que l’on convoite – pour preuve, la commode de l’ébéniste Gaudreaus parée par le bronzier Caffieri, livrée pour la chambre à coucher des appartements privés du château et aujourd’hui à la Wallace Collection, par le biais des ventes révolutionnaires – et que l’on copie même… Faste, richesse, raffinement, quête de perfection formelle qui sous Madame du Barry, déjà, flirte avec le retour à l’Antique, l’ensemble de l’exposition permet une immersion enchantée dans ce style rocaille défiant décidément toute autre interprétation que celle d’un instant du génie français à lire comme un simple apport au Beau commun. L’occasion, surtout, de voir des œuvres rares et de pénétrer, à nouveau, l’intimité versaillaise qui rouvre certains appartements privés, ceux des deux favorites, du Dauphin et de ses deux sœurs, et reconstitue, dans une scénographie spectaculaire, la galerie des chasses exotiques ordinairement à Amiens.

Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°104 de la revue Art Absolument. Parution le 3 février 2023

Quand


18/10/2022 - 19/02/2023
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