Desire Moheb-Zandi. Fields of Reflections

Desire Moheb-Zandi. Fields of Reflections : Vue de l'exposition de Desire Moheb-Zandi, Fields of Reflections, galerie superzoom, Paris, 2021. Photo : Aurélien Mole    Desire Moheb-Zandi. Fields of Reflections : Vue de l'exposition de Desire Moheb-Zandi, Fields of Reflections, galerie superzoom, Paris, 2021. Photo : Aurélien Mole    Desire Moheb-Zandi. Fields of Reflections : Vue de l'exposition de Desire Moheb-Zandi, Fields of Reflections, galerie superzoom, Paris, 2021. Photo : Aurélien Mole    Desire Moheb-Zandi. Fields of Reflections : Vue de l'exposition de Desire Moheb-Zandi, Fields of Reflections, galerie superzoom, Paris, 2021. Photo : Aurélien Mole   


L'exposition


Lui-même issu d’une famille de tisserands, Matisse ne s’est lancé que tardivement dans des projets de tapisserie. Si ces entreprises se soldèrent globalement par des échecs, cette épreuve fut un jalon important dans sa volonté de travailler directement dans la couleur, annonçant la liberté de ses futurs papiers découpés. Et, lieu d’un séjour qu’il y fit quelques années avant, en 1930, Tahiti fut l’horizon d’où Matisse rapporta une nouvelle vision de l’espace. Ayant elle-même grandie entre Berlin et Istanbul dans une famille irano-turque où la culture du textile a sa part – sa grand-mère lui a appris les rudiments du tissage –, « l’horizon » de Desire Moheb-Zandi semble lui se situer outre-Atlantique : à New York où elle est partie étudier, en Californie où elle a résidé et exposé. Dans son exposition parisienne à la galerie superzoom, ses œuvres textiles au mur ou en suspension suggèrent un espace distendu autant qu’une manière décomplexée de mener sa pratique qui ramènent de fait à certains traits de l’art américain. Au travail de tissage proprement dit, cette artiste trentenaire mêle librement la peinture et des matériaux récupérés çà et là, selon une logique de l’assemblage poussant les contrastes de textures. Jusqu’à appeler implicitement le toucher, à l’instar des protubérances s’échappant du plan comme des pelotes dans certaines de ses réalisations.
En Iran, l’ethnomusicologue Mehdi Aminian s’est récemment intéressé à ce qu’il a dénommé « Naqshe Khani », que l’on peut traduire par « chant de motifs ». Cette tradition d’atelier, qui perdure encore chez certains tisseurs, indique par le chant tel ou tel motif en cours – la psalmodie reprise autour du métier à tisser venant suivre et rythmer le labeur. Si on ramenait cette tradition aux œuvres de Desire Moheb-Zandi, c’est une partition bruissant de couleur que l’on pourrait imaginer y déceler.

Tom Laurent


Exposition au 21, rue Chapon 75003 Paris

Quand


30/01/2021 - 28/02/2021
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