Angkor : Naissance d'un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge

Angkor : Naissance d'un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge : Brahma Environs de Vat Baset Don Fustier au musée indochinois du Trocadéro, 1888 Deuxième quart du Xe siècle H. 147 - L. 97 - P. 83 cm - Grès. © D.R.    Angkor : Naissance d'un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge : Moulage d’une frise de la galerie extérieure du Bayon (fin XIIe – début XIIe siècle) : trois apasaras dansant (détail) Direction des Arts cambodgiens 1923 H. 125 cm - L. 241 - P. 14 cm Plâtre patiné, montage filasse sur armature de bois. © D.R.    Angkor : Naissance d'un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge : Vue idéale du perron nord de la terrasse des éléphants (détail) Louis Delaporte, après c.1890 H. 61,8 - L. 122,8 cm Mine graphite, aquarelle, rehauts de peinture dorée sur papier vélin. © D.R.   


The exhibition


[...] En prenant la forme de collages, les moulages amoureux de Delaporte ont sans doute plus fait pour la connaissance de l’art khmer que les statues rapportées elles-mêmes. Ainsi, lors de l’Exposition universelle de 1878, alors qu’il est censé reconstituer au 1/10 une des portes de la citadelle d’Angkor Tom, Delaporte présente au Champs-de-Mars un modèle en plâtre composite, qui intègre des éléments venus aussi bien des cinq portes d’Angkor Tom que des deux temples de Preah Khan. En 1900, installé face à la tour Eiffel, le Vat Phnom – temple qui a donné son nom à la ville de Phnom Penh – reprend en fait, de manière répétitive, les inoubliables visages géants du Bayon d’Angkor, que Delaporte a reconstitué dans son Musée indochinois et qui resservira pour le pavillon du Cambodge de l’Exposition nationale de Marseille en 1906. Quant au palais de l’Indochine de l’Exposition nationale et coloniale de 1922, il fit appel à rien moins que 35 000 moulages du musée du Trocadéro. Totalement délaissés et déclassés après la fin du Musée indochinois en 1936, ces moulages pourrissaient dans les réserves de l’abbaye de Saint-Riquier. On a eu raison de les sauver du naufrage annoncé, de les restaurer et de mêler aujourd’hui leurs patines, comme le voulait Delaporte, à des œuvres khmères. Cent ans plus tard, ces plâtres héroïques, témoignages d’un goût et d’un regard enfuis, très souvent moulés qui plus est sur des temples disparus, ont acquis cette poésie fantomatique des ombres du passé.[...]

Extrait de l'article d'Emmanuel Daydé publié dans le N°56 de la revue Art Absolument: parution le 6 novembre 2013

When


16/10/2013 - 13/01/2014
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