Khalil El Ghrib


James Sacré
Collection “Carnet d’ateliers” – Éditions Virgile


Lorsqu’un poète décide de parler de sa rencontre avec un artiste, c’est forcément un moment d’exception. Cette rencontre entre le poète James Sacré et l’artiste peintre marocain Khalil El Ghrib est l’objet du nouvel opus de la collection “Carnet d’ateliers” aux éditions Virgile. Une collection bien faite qui est, pour la critique, déjà presque reconnue d’utilité publique tant par sa forme simple que par la grande qualité de son propos, et qui impose l’art dans une vérité universelle loin des discours formatés qui l’entourent trop souvent. La question qui se pose alors est comment le lecteur, lui aussi universel, trouve-t-il sa place au sein de ce duo très intime qu’est la rencontre entre deux artistes? Quelques dates et commentaires situent l’artiste dans son siècle et situent le poète dans son rôle de professeur ; “la leçon de choses” débute avec justement les petites choses, pierres et bouts de verre qui sont la matière du peintre. Khalil El Ghrib, l’artiste “non artiste” comme il se revendique lui-même, prend corps sous la plume de James Sacré. Un passage au début de l’ouvrage met en avant une anecdote à propos d’une personne aveugle : «La seule personne que le peintre ait jamais invitée pour une expo. Quelqu’un qui touchait les oeuvres. » Cette vision simple du rapport entre l’art et les gens, entre la matière et la vie, semble mener l’existence de Khalil ElGhrib. Sans se perdre dans tout ce qu’il ramasse, le peintre construit et met de la vie dans des matériaux abandonnés. Il est des rencontres qui ne s’oublient pas, tels des morceaux de mémoire vive qui existent ici et là dans l’esprit de chaque homme. Ces moments inédits entre Khalil El Ghrib et James Sacré émergent de ce cahier plein d’amitié et d’estime.

Clothilde Courtaugis


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