Art Paris Art Fair Grand Palais, Paris Du 30 mars au 2 avril 2017



Art Paris Art Fair,
quel regard porter vers l’Afrique ?

Entretien avec Guillaume Piens et Marie-Ann Yemsi
Art Paris Art Fair a choisi de regarder vers le sud en 2017, en axant son focus sur l’Afrique. Pour ce faire, son commissaire général, Guillaume Piens, s’est entouré de Marie-Ann Yemsi, consultante culturelle et commissaire d'exposition indépendante, notamment reconnue pour son exposition Odyssées africaines au Brass (Bruxelles) en 2015.


Clément Thibault : Vous avez choisi l’Afrique pour cette nouvelle édition. Un territoire possède-t-il une identité artistique ?
Marie-Ann Yemsi : Pour ce focus, nous avons adopté une position assez kantienne : de la place où je me situe, j’observe le monde. C’est ce que font les galeries à Londres, Paris, Bruxelles et sur le continent. Nous avons intégré toutes ces perspectives.
Guillaume Piens : Une vingtaine de galeries composent le focus, en plus d’une dizaine d'enseignes occidentales montrant leurs artistes africains. Je pense que sommes parvenus à marier toutes les Afriques — anglophone, francophone, lusophone, le Maghreb, la diaspora. Nous présentons un continent ouvert et en relation avec le monde.

Plus de la moitié des galeries présentées ont moins de dix ans…
M.-A. Y. : En Afrique, le paysage des galeries est en mutation accélérée. Certes, ces dynamiques demeurent largement privées. Les États africains n’investissent toujours pas assez dans la culture. Mais à cet égard, les États occidentaux fournissent-ils l’effort nécessaire ? Parallèlement aux centres historiques, que sont le Nigeria et l’Afrique du Sud, on voit poindre le Ghana, le Maroc, l’Ouganda.
G. P. : Ce dynamisme ne doit pas occulter les acteurs historiques et pionniers comme October Gallery (Londres), fondée en 1979, Atiss Gallery (Dakar), créée en 1996, peu après la première biennale en 1990. Il ne faut pas oublier non plus l’action d’« explorateurs », comme André Magnin — présent sur la foire avec sa galerie Magnin-A — qui a parcouru le continent pour le compte du collectionneur Jean Pigozzi.


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