«Vous avez un œil jeune homme». Cet «oeil» tant loué par le peintre René Auberjonois et de nombreuses personnalités du monde de l’art est celui de Jean Planque. Ses goûts et son jugement esthétique sont rapidement repérés par le galeriste suisse Ernst Beyeler qui le choisi comme conseiller artistique à Paris en 1954 - poste qu’il occupa jusqu’en 1972. Fils d’ouvrier, Jean Planque, dont le patrimoine financier est limité, construit sa collection personnelle en se basant sur l’héritage de Cézanne, peintre qu’il admire. Sa fascination pour le travail de l’artiste, la construction et la syntaxe dont il fait preuve au détriment de la beauté illusionniste guide le collectionneur suisse dans ses choix d’acquisition. Entre maîtres anciens - Van Gogh, Redon, Monet ou Degas- et peintres contemporains comme Picasso, Tàpiès, Dubuffet ou Klee, la collection de Jean Planque, parait hétéroclite dans les artistes représentés, mais témoigne d’une forme esthétique commune à toutes les toiles : la mise en avant de la matière, les couleurs et, pour les contemporains, les formes abstraites. Grâce à un accord entre la ville d’Aix en Provence et la fondation Jean et Suzanne Planque, la collection sera visible dans le musée et la chapelle des pénitents blancs durant les quinze prochaines années, dernier hommage à cet admirateur du peintre Paul Cézanne.

Pauline Mirete

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