Inspirée par le film On the Beach, les vingt toiles de Desgrandchamps évoquent la disparition. La trame, dramatique, filmée par Stanley Kramer, raconte les derniers moments de la vie d’un groupe d’australiens avant l’anéantissement du monde suite à une attaque nucléaire. Dans Le dernier rivage, Desgrandchamps retranscrit cette extinction de l’espèce humaine. Les bords de mer, d'ordinaires sereins, deviennent le théâtre de la catastrophe dans lequel les personnages apparaissent en transparence. Le peintre tente de fixer ce moment charnière avant l’effacement de l’espèce humaine en donnant une allure spectrale à ses silhouettes. Les objets subissent le même sort. Les coulures de la peinture à l’huile participent également à la destruction des dernières traces de vie, écho à la post-modernité - et fin de l’histoire ? - dont Marc Desgrandchamps est l’un des acteurs.

Pauline Mirete

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