Depuis dix ans, la marchande et historienne d’art Dominique Polad-Hardouin rassemble de nombreux artistes rue Quincampoix, où sa mère, galeriste elle aussi, avait pignon sur rue. Pour célébrer cet anniversaire, elle organise une exposition qui retrace son parcours depuis 2001, date à laquelle le peintre Stani Nitkowski, qu’elle a soutenu pendant plusieurs années, disparait tragiquement. Pour lui rendre hommage, elle avait ouvert alors sa première galerie Idées d’Artistes. Marqués par la souffrance liée à sa propre myopathie, les dessins et les toiles obscures de Stani Nitkowski sourdent d’une sensibilité intense. « Il est vrai que j’aime les œuvres difficiles, mais sans doute parce qu’elles correspondent à cette part d’ombre qui est en moi », explique la collectionneuse. Au cours des années 2000, elle s’entoure d’un réseau d’artistes d’envergure constitué de Jean Rustin, Lydie Arickx, Gérard Alary et fait la découverte du peintre syrien Sabhan Adam. En 2007, elle rebaptise ses espaces et déménage dans la même rue. Son regard se tourne alors vers une nouvelle génération de peintres à la touche acérée parmi lesquels on compte Emmanuelle Renard, Orlando Mostyn-Owen, Andrew Gilbert, ou Adam Saks, exposés pour l’occasion, tout en restant fidèle aux peintres qui l’ont accompagné.
Nathalie Tissot

Site de l'exposition