On aurait tort de voir dans l’emploi qu’a François Morellet de la géométrie un exercice aride, qui chasserait pour des raisons de système tout esprit frondeur. Si la période du GRAV, groupe qu’il a contribué à fonder dans les années 1960, porte la marque de cette chasse à la subjectivité de l’artiste, le réemploi des formes issues de son propre vocabulaire sous la forme de détournements, comme on peut l’observer dans cette rétrospective consacrée à ses installations depuis 1963, fait de lui l’homme d’un art auto-référent, radical tout autant que dépositaire d’une part importante d’humour.

Tom Laurent