L'oeuvre de Sandra Martagex, donnée à voir dans « Forêts intimes », relève d'un ésotérisme du vivant par le dedans. Ses personnages présentent au regardeur ce qu'ils sont: figuration transparente de leur corps, enveloppe d'un mystère. En véritables anatomies, ils nous invitent à envisager l'homme comme l'arbre avec ses racines, au travers d'une peinture aérienne entre lavis et détrempe. Ainsi, l'artiste les habite de flux, d'organes, d'ossatures et d'individus à petite échelle, ce qui leur donne une double existence: lorsque plusieurs, ce sont des protagonistes qui composent une scène devant la ville, dans laquelle on les sent au prémisse d'une action, et, séparément, l'individu devient une tangible odyssée, semblable à un langage des sensations.

Annabel du Plessix