« Absences incarnées »
L'exposition
Wilfried Mbida et Arnold Fokam explorent, à travers la thématique du deuil, les différentes formes que peut prendre l’absence, celle d’un.e proche, d’un lieu ou d’une famille, lors de l’exposition collective à la galerie Christophe Person.
Wilfried Mbida combine, dans sa pratique artistique, différentes techniques pour créer ou recréer des intérieurs habités d’une histoire. L’artiste filme et photographie les lieux de vie dans ce qu’ils ont de plus personnel, afin d’en conserver la mémoire. Le silence, l’absence et le vide sont trois instances sur lesquelles elle fonde sa démarche artistique. Wilfried Mbida capture ainsi le deuil à travers ceux qui le vivent, mais aussi l’instant suspendu qui précède la disparition. Pour elle, la mort n’est pas seulement une réalité physique, c’est un topos présent partout et dans tout. L’artiste s’attache à restituer l’authenticité du lieu qu’elle explore, tout en révélant avec justesse l’intériorité des occupants. Aucun des personnages qu’elle peint ne regarde l’objectif ; tous détournent le regard, y compris le personnage central de l’œuvre « Fleurs de paix » (2023) qui paraît fixer l’artiste, mais dont le regard en réalité est vide et perdu dans ses pensées. La multitude de détails qui habitent les œuvres de Wilfried Mbida encourage l’identification et la proximité avec la scène quotidienne représentée. Elle vise à transmettre l’émotion et l’intensité d’un moment de manière juste.
Arnold Fokam, quant à lui, est un artiste pluridisciplinaire maîtrisant la photographie, la peinture, la sculpture et le collage. Pour l’exposition « Absences incarnées », l’artiste a choisi d’intituler sa série « Les ré-enchanteresses » dans laquelle il rend hommage à sa sœur défunte. Arnold Fokam propose un monde où se croisent féerie, réincarnation et réalité écologique. Son œuvre « Trying to fit in » (2025) offre une double vision : celle d’un paysage urbain en ruine, d’où surgit une figure féminine merveilleusement parée, en rupture avec la désolation ambiante. Arnold Fokam élève son personnage de manière déifique, instaurant l’idée d’une communication entre la vie et la mort. Elle devient le lien entre un monde détruit et un monde en reconstruction, comme en témoigne la toile « The keeper and the portal » (2025). De nombreux oiseaux, poissons et fleurs aquatiques alimentent l’univers fantastique de l’artiste. En effet, le corps et l’eau sont deux éléments majeurs dans son travail, lui permettant d’établir un dialogue et des connexions avec le deuil et la douleur qui l’accompagne. À travers son art, Arnold Fokam rend visible une émotion invisible tout en pérennisant le souvenir et la mémoire de sa sœur. Par la création, il trouve ainsi le moyen d’accepter et d’évacuer ce déchirement, en offrant une image douce et sereine de l’être perdu.
« La notion d’authenticité à une place prépondérante dans le travail de Wilfried Mbida » (Christophe Person), c’est pourquoi elle colle sur ses toiles des photographies originales des lieux qu’elle a capturés dans leur essence la plus pure. À l’issue d’un travail d’observation, l’acrylique, le pastel et la peinture à l’huile viennent figer dans le temps et l’espace un moment suspendu de lâcher-prise, qui survient après le départ ou la perte d’un être cher. Arnold Fokam, dans cette même continuité, utilise des tirages photographiques d’environnements inhabités, désertés, qui reprennent justement vie grâce à la peinture acrylique et le jet d’encre pigmentaire. Il crée du mouvement et de l’animation à partir d’une matière qui en est dépourvue.
Les deux artistes à l’honneur dans cette exposition libèrent la parole sur cet événement traumatique qu’est la perte en offrant une vision douce et délicate. Leur pratique artistique est un moyen de mettre à distance la douleur silencieuse qu’ils ont connue, en partageant l’histoire d’un environnement et d’un être.
Agathe Fumey
« Absences incarnées », Galerie Christophe Person, jusqu’au 10 mai 2025
Wilfried Mbida combine, dans sa pratique artistique, différentes techniques pour créer ou recréer des intérieurs habités d’une histoire. L’artiste filme et photographie les lieux de vie dans ce qu’ils ont de plus personnel, afin d’en conserver la mémoire. Le silence, l’absence et le vide sont trois instances sur lesquelles elle fonde sa démarche artistique. Wilfried Mbida capture ainsi le deuil à travers ceux qui le vivent, mais aussi l’instant suspendu qui précède la disparition. Pour elle, la mort n’est pas seulement une réalité physique, c’est un topos présent partout et dans tout. L’artiste s’attache à restituer l’authenticité du lieu qu’elle explore, tout en révélant avec justesse l’intériorité des occupants. Aucun des personnages qu’elle peint ne regarde l’objectif ; tous détournent le regard, y compris le personnage central de l’œuvre « Fleurs de paix » (2023) qui paraît fixer l’artiste, mais dont le regard en réalité est vide et perdu dans ses pensées. La multitude de détails qui habitent les œuvres de Wilfried Mbida encourage l’identification et la proximité avec la scène quotidienne représentée. Elle vise à transmettre l’émotion et l’intensité d’un moment de manière juste.
Arnold Fokam, quant à lui, est un artiste pluridisciplinaire maîtrisant la photographie, la peinture, la sculpture et le collage. Pour l’exposition « Absences incarnées », l’artiste a choisi d’intituler sa série « Les ré-enchanteresses » dans laquelle il rend hommage à sa sœur défunte. Arnold Fokam propose un monde où se croisent féerie, réincarnation et réalité écologique. Son œuvre « Trying to fit in » (2025) offre une double vision : celle d’un paysage urbain en ruine, d’où surgit une figure féminine merveilleusement parée, en rupture avec la désolation ambiante. Arnold Fokam élève son personnage de manière déifique, instaurant l’idée d’une communication entre la vie et la mort. Elle devient le lien entre un monde détruit et un monde en reconstruction, comme en témoigne la toile « The keeper and the portal » (2025). De nombreux oiseaux, poissons et fleurs aquatiques alimentent l’univers fantastique de l’artiste. En effet, le corps et l’eau sont deux éléments majeurs dans son travail, lui permettant d’établir un dialogue et des connexions avec le deuil et la douleur qui l’accompagne. À travers son art, Arnold Fokam rend visible une émotion invisible tout en pérennisant le souvenir et la mémoire de sa sœur. Par la création, il trouve ainsi le moyen d’accepter et d’évacuer ce déchirement, en offrant une image douce et sereine de l’être perdu.
« La notion d’authenticité à une place prépondérante dans le travail de Wilfried Mbida » (Christophe Person), c’est pourquoi elle colle sur ses toiles des photographies originales des lieux qu’elle a capturés dans leur essence la plus pure. À l’issue d’un travail d’observation, l’acrylique, le pastel et la peinture à l’huile viennent figer dans le temps et l’espace un moment suspendu de lâcher-prise, qui survient après le départ ou la perte d’un être cher. Arnold Fokam, dans cette même continuité, utilise des tirages photographiques d’environnements inhabités, désertés, qui reprennent justement vie grâce à la peinture acrylique et le jet d’encre pigmentaire. Il crée du mouvement et de l’animation à partir d’une matière qui en est dépourvue.
Les deux artistes à l’honneur dans cette exposition libèrent la parole sur cet événement traumatique qu’est la perte en offrant une vision douce et délicate. Leur pratique artistique est un moyen de mettre à distance la douleur silencieuse qu’ils ont connue, en partageant l’histoire d’un environnement et d’un être.
Agathe Fumey
« Absences incarnées », Galerie Christophe Person, jusqu’au 10 mai 2025
Quand
21/03/2025 - 10/05/2025