Afro-Américaine née en 1930 dans une famille ouvrière de Harlem, les relations interraciales aux États-Unis sont au cœur de ses préoccupations picturales depuis ses débuts, alors que les ségréga-tions perdurent malgré le vote du Civil Rights Act qui y met fin légalement. « Il n’était pas possible d’ignorer la situation : tout était soit noir, soit blanc, et de manière tranchée », explique-t-elle. Alors Ringgold crée un art à sa mesure, un art du métissage, ni noir, ni blanc, très coloré. « La peinture est un instrument de guerre offensif et défensif », disait le cubiste. En lui faisant réfé-rence, Ringgold semble nous dire qu’il n’est pas d’ennemi plus grand que le racisme. Devant le format imposant d’American People Series #20 : Die (1967) et la panique de ses personnages en-sanglantés, tous menacés d’un revolver ou d’un couteau, comment ne pas penser à Guernica, son taureau symbole de cruauté, sa mère hurlant avec son enfant dans les bras, son cheval blessé hennissant de douleur ?

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°105 de la revue Art Absolument. Parution le 17 mars 2023.

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