Météorologiques est née d’un trio créateur : la directrice du MuMa Annette Haudiquet, le critique Jean-Jacques Fleury et la photographe Jacqueline Salmon, très présente dans l’exposition. S’inscrivant à la suite de Cela qui ne peut être peint, exposition consacrée au vent et montrée tout l’été 2022 dans le musée havrais, ce nouvel accrochage accorde à la représentation de toutes les nuances de l’air une place privilégiée. Brumes, nuages et pluie brouillent les formes et permettent toutes les métamorphoses. Le paysage est modifiable à merci. Le givre ou la buée sur la vitre se jouent des apparences, déréalisent radicalement, suggérant un théâtre émouvant d’ombres et de lumières dont le divin et ses colères se sont éloignés. La nature, ici rarement paisible, dialogue directement avec l’artiste. Paisible, elle se tait. Bousculée par la météo, elle vibre. Ce qu’un photographe-voyageur comme Bernard Plossu saisit superbement, dans leur infinie variété, sur tous les territoires du monde. De nombreuses œuvres de la collection du MuMa sont exposées, et les dialogues féconds abondent, par exemple entre Monet et la native du Havre Colette Brunschwig, témoignant d’un vaste travail scénographique et d’un formidable éventail esthétique. D’Eugène Boudin à Renoir, jusqu’à nos contemporains, de Geneviève Asse, Claire Trotignon, Sarah Moon ou Alexandre Hollan à Bernard Moninot, l’exposition, remarquable d’ouverture aérée, ne cesse de vagabonder…

Extrait de l'article de Christian Noorbergen publié dans le N°104 de la revue Art Absolument. Parution le 3 février 2023

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