Considérée par certains comme l’indice d’une esthétique pop, cette construction par le montage trouve un écho dans la série Bikes (2014) dont les autoportraits à vélo apparaissent comme transférés sur de grands fonds de couleur unie ou directement sur la toile écrue – évoquant la trame sérigraphique prisée par Warhol, que l’on retrouve dans sa série Est / Ouest de 2021 reprenant les partitions de la bande dessinée. Mais si le pape du Pop américain affirmait vouloir « être une machine », Takreti se retrouve plutôt dans la liberté sous les feux des projecteurs de l’étoile du cinéma égyptien Souad Hosni, qui mit sa célébrité et sa sensualité au service des droits des femmes dans les années 1970 et 1980. Avec son portrait et celui de la danseuse Nadia Gamal, ce sont les libertés du corps et de l’identité que célèbre son exposition à la galerie Claude Lemand, qui montre également un couple de femmes ou une licorne – figure adoptée par les communautés LGBTQIA+ comme « étendard de l’invisible » – dans deux peintures de 2022.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

Site de l'exposition