Tous les corps de Mari Katayama

Née avec une maladie congénitale qui la contraint enfant à l’amputation partielle de ses membres, la Japonaise Mari Katayama fait de ce corps le point de départ d’une exploration plastique. Dans le corpus d’œuvres photographiques qu’elle a réalisé depuis 2009 montré à la MEP, c’est à une mise en scène d’elle-même qu’elle tend, semblant frotter son image à celle exhibée par l’industrie publicitaire et la norme de ses mannequins. Mais du montage photographique qu’induit l’imagerie magazine, Katayama ramène le travail de découpe dans le champ. Ainsi, son grand tirage Shell avec son décorum rutilant n’est pas sans évoquer un collage pop à la Hamilton. Et les ciseaux, dont elle a hérité l’usage précoce de la nécessité de confectionner ses propres vêtements, ne sont jamais loin, à l’image de ceux de Shadow Puppet #014, où elle se montre en train de se coudre un habit en forme de cocon.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le n°98 de la revue Art Absolument.

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