Philippe De Gobert - Du merveilleux en architecture au conte photographique
L'exposition
Philippe De Gobert : la ville qui n’existe pas
Dans ses immenses photographies de maquettes d’architecture havraise, Philippe De Gobert ne réinvente rien. À l’image de constructeurs un peu fous qu’il maquettise par ailleurs, tels Schwitters et son Merzbau ou Zétwal et sa capsule lunaire propulsée par les poèmes de Césaire, il paraît reconstruire patiemment, comme le fit Auguste Perret, une ville rasée et détruite à 82 % par les bombardements alliés de 1944. Ses premières images d’un port réduit à l’âge de pierre – quelques tas de gravats surmontés de loupiotes de chantier devant la mer grise ou pans de murs effondrés dans la nuit et le brouillard – surgissent telles de mortifères visions symbolistes, dignes de Bruges-la-morte et emplies des effluves vénéneux de Fernand Khnopff. Se souvenant que le gouvernement belge avait élu domicile à Sainte Adresse durant la Première Guerre mondiale, De Gobert confère à ses photos le trouble nostalgique du mystère et du passé lointain, mais « avec la précision et l’enchantement nécessaires à la vie des idées » chers à Magritte.
Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le n°98 de la revue Art Absolument.
Dans ses immenses photographies de maquettes d’architecture havraise, Philippe De Gobert ne réinvente rien. À l’image de constructeurs un peu fous qu’il maquettise par ailleurs, tels Schwitters et son Merzbau ou Zétwal et sa capsule lunaire propulsée par les poèmes de Césaire, il paraît reconstruire patiemment, comme le fit Auguste Perret, une ville rasée et détruite à 82 % par les bombardements alliés de 1944. Ses premières images d’un port réduit à l’âge de pierre – quelques tas de gravats surmontés de loupiotes de chantier devant la mer grise ou pans de murs effondrés dans la nuit et le brouillard – surgissent telles de mortifères visions symbolistes, dignes de Bruges-la-morte et emplies des effluves vénéneux de Fernand Khnopff. Se souvenant que le gouvernement belge avait élu domicile à Sainte Adresse durant la Première Guerre mondiale, De Gobert confère à ses photos le trouble nostalgique du mystère et du passé lointain, mais « avec la précision et l’enchantement nécessaires à la vie des idées » chers à Magritte.
Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le n°98 de la revue Art Absolument.
Quand
29/05/2021 - 07/11/2021