Les thèmes sont tragiques, et pourtant les tableaux prêtent à sourire : l’amère ironie semble être le crédo en peinture de Marcos Carrasquer. « Pour moi, l’humour est la seule façon d’affronter la gravité de la vie, sinon cela serait trop brutal. » Dans la lignée de la figuration narrative, ce Français d’origine espagnole exploite en quelque sorte un jeu de montage narratif, la profusion des scènes se jouant dans ses toiles étant souvent compartimentée. Ses visions chaotiques montrent la rencontre fortuite de personnages que tout oppose : dans sa grande composition sur papier Zulo (2019), un égoutier en tongs côtoie un coiffeur en sous-vêtement et un vieillard avachi sur un pouf. Rien n’est inconciliable dans les images de ce dessinateur virtuose, qui n’hésite pas à multiplier les scènes scabreuses inscrites dans des décors eux-mêmes fourmillants.

Extrait de l'article d'Emma Noyant publié dans le numéro 93 de la revue Art Absolument.

N°93 - Juillet/Septembre 2020

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