Après-guerre, le père dominicain Marie-Alain Couturier, convaincu de pouvoir allier talent profane et respect de la liturgie catholique, fait appel à Georges Rouault, Jean Bazaine ou encore Alfred Manessier pour offrir à l’art sacré du vitrail son renouveau. Les grands chantiers se multiplient, à commencer par celui de Jacques Le Chevallier et Bazaine, créant des vitraux abstraits pour Notre-Dame dans les années 1960, sous l’autorité d’André Malraux. Dès lors, artistes contemporains et maîtres verriers travaillent de concert pour parer les cathédrales de Metz, Nevers, Rodez ou Tours. L’exposition de l’Abbaye de Fontevraud entend retracer l’histoire de cette appropriation moderne, définie par Manessier comme consistant en des « propositions faites à la lumière ». Figuration, abstraction ou minimalisme, l’exposition en montre la diversité, avec des œuvres de Gérard Garouste, Claude Viallat ou Jean-Pierre Raynaud, ou plus récemment, les figures sur verre dénuées de plomb de Jean-Marc Cérino, les miroirs de Rémy Hysbergue ou la réalisation imagée de Stéphane Belzère pour la cathédrale de Rodez. Au cœur de leurs processus créatifs, maquettes, croquis, panneaux d’essais et reproductions d’atelier y sont exposés.

Extrait de l'article d'Emma Noyant publié dans le numéro 93 de la revue Art Absolument.

N°93 - Juillet/Septembre 2020

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