Nicolas Régnier - L'Homme libre
L'exposition
La révolution al naturale initiée par Caravage fascine ; nous, comme tous ceux qui virent sa naissance, son renforcement puis sa disparition sans nécessairement comprendre que toutes ses métamorphoses la consolident. On ne pouvait éternellement peindre des prostituées repêchées et des larrons en fureur ! En voilà pourtant bien assez pour expliquer l’éclipse de Nicolas Régnier ; enfin réparée par une première exposition monographique depuis sa disparition en 1667 ! Victimes d’un oubli spontané, si on excepte les témoignages des contemporains de son cercle, ses œuvres marquantes passent aussitôt sous l’attribution des stars inextinguibles du genre. Il faut donc attendre Hermann Voss en 1924 pour que son souvenir resurgisse. Encore est-il suspect : son œuvre serait inégale ; strictement séparée entre un caravagisme pur, bon et romain, mi-partie entre une admiration pratiquant un plagiat difficilement défini et l’application de la Manfrediana Methodus, puis une phase de décadence vénitienne, mêlant retour aux éclairages diurnes et activité de lucre artistique.
Vincent Quéau
Publié dans le N°81 de la revue Art Absolument.
Parution le 2 février 2018
Vincent Quéau
Publié dans le N°81 de la revue Art Absolument.
Parution le 2 février 2018
Quand
01/12/2017 - 11/03/2018