Invité au château de Versailles en 2014, le Coréen Lee Ufan se fond cette fois-ci dans l’obscurité ambiante de la galerie noire du CCC Olivier Debré, à Tours. L’intervention se veut minimale : pour l’artiste qui a participé à l’aventure Mono-Ha – « école de la chose » – au Japon dans les années 1970, « voir, choisir, emprunter ou déplacer font déjà partie de l’acte de création ». Une simple pierre, déposée face à un pan métallique courbe, le tout éclairé par un projecteur comme sur une scène de théâtre, compose l’une des six installations conçues pour le lieu. Pour le visiteur, c’est une expérience de sérénité, où la nature minérale la plus épurée est illuminée par un doux éclairage, attendant la rencontre avec l’aspect le plus simple de l’artificialité. La création ne réside plus dans l’objet lui-même, mais dans la manifestation de la présence humaine.

Benoît Macquart

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