Thomas Huber, l'Extase

Thomas Huber, l'Extase : Vue de l'exposition    Thomas Huber, l'Extase :  fontaines, aquarelle, 53,5 x 72 cm, 2016    Thomas Huber, l'Extase : sans titre, aquarelle, 53,5 x 72 cm, 2016   


L'exposition


Surtout connu pour ses tableaux représentant des « white cube » modernistes où le jeu sur le faux-semblant le dispute à l’exhibition de l’appareil muséal, le Suisse Thomas Huber n’est pas venu avec des travaux existants pour préparer son exposition parisienne. Il a d’abord visité la grande salle du Centre culturel suisse qu’il devait occuper et y a simplement projeté mentalement une forme conique, une en creux et une en plein, imaginant un trou et une sorte de tumulus. Puis il s’est attelé à en donner l’image, dans de vastes dessins muraux à la craie prolongeant la perspective du lieu, avec sa verrière surplombante. En résulte un jeu de vases communiquant, où l’espace physique de l’exposition se dédouble dans les œuvres : Thomas Huber, suivant les savantes illusions de Magritte dont l’exposition vient de se clore au Centre Pompidou, se sert du cadre de ses dessins comme d’un miroir. L’histoire de Narcisse par Alberti, dont on sait le rôle joué dans l’invention perspective, n’est pas loin. Alors, doit-on voir Thomas Huber comme un peintre classique ? « Toutes mes images se jouent du rapport de convention à la perspective, c’est pour cela que l’on peut dire que je triche… », concède-t-il. Au Centre culturel suisse, il a également composé une suite d’aquarelles où son motif conique se fait plus explicite : ses parois y arborent une frise de vulves, pour le muer en un moule érotisant voire en fontaine de jouvence. Manière pour lui de signifier la beauté de la jouissance féminine, mais aussi de créer de nouveaux espaces de réflexions dans le miroitement de l’eau, comme dans la fable de Narcisse. Pour Thomas Huber, qui affirme que « peindre, c’est comme creuser », la profondeur remonte toujours à la surface.

Delphine ALEXANDRE


Une exposition de Thomas Huber, À l'horizon, est également visible au musée des Beaux-Arts de Rennes du 4 février au 14 mai 2017.

Quand


04/02/2017 - 14/05/2017
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