Chez Léger et Knoebel une même harmonie colorée saute aux yeux. Mais des différences essentielles sont aussi lisibles dans l’utilisation des teintes en aplat. Dans de grandes envolées multicolores se retrouve le cerné caractéristique de Léger. Les Femmes au perroquet donnent à sa couleur un sens allégorique : le jaune pour le soleil, le bleu pour l’air et le ciel, le vert pour la nature, le rouge pour les fruits, l’ocre pour la femme qui symbolise la terre… Il se place dans la continuité directe de Cézanne pour qui « seuls les volumes comptent » et suggèrent une idée de force. Chez Knoebel, l’œuvre ne s’encombre pas de métaphores et de figures. Elle devient simplement une construction spatiale et donne à voir des masses en équilibre. Dans la lignée du Bauhaus et de Johannes Itten, il prolonge la théorie des contrastes des formes et des couleurs. Pour lui, chaque figure géométrique a un caractère précis. Le cercle est considéré comme « courant et central », le carré comme « calme », le triangle comme « diagonal »… D’un côté, Léger parle d’évidence : la mer et le ciel sont d’azur, le soleil de feu, la nature luxuriante… tandis que d’un autre, par son approche spatiale et formelle, Knoebel touche à des jeux d’équilibre et de contrastes qui donnent toute leur liberté intensive et imaginative aux tonalités colorées.


Extrait de l'article de Renaud Faroux dans le N°75 de la revue. Parution le 21 janvier 2017


Exposition prolongée jusqu'au 4 avril 2017

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