La galerie 24b accueille en juin une artiste préoccupée par les plis. Mais pour Elga Heinzen, nul besoin de les aplanir pour les faire disparaître. Au contraire, le pli revêt chez elle une véritable signification. « Le pli m’émeut, dit-elle, il est une obsession. Dans ma peinture, il exprime l’humain que je ne représente jamais face nue. »Que ce soient les plis d'un textile, ceux de la chair humaine ou les sillons de certains paysages, c'est l'ancienne présence d'un être, d'un travail et les traces de celle-ci qui interroge Elga Heinzen. Ce terme de « traces » est d'ailleurs celui qu'emploie Gilles Deleuze pour évoquer cette œuvre : « C’est une peinture envoûtante, où l’on se sent soi-même réduit à l’état de traces. » Sa recherche se traduit dans des peintures, des dessins mais aussi des installations : accrochage de drapeaux, montage de pièces de lin qui incite à soupçonner des personnages voilés... La variété de l'oeuvre de Elga Heinzen justifie que l'on considère chez elle le pli comme un médium à part entière.

Nicolas Macé

Site de l'exposition