Let's Move!

Let's Move! : Jesus Rafael Soto. Progresion elliptica rosa 1974, Métal peint, 200 x 150 x 200 cm/Francisco Sobrino. Sculpture permutationnelle n° 624 1963-2013. Acier inox miroir, 200 x 64 x 64 cm. ©Sophie Lawani-Wesley Courtesies galerie Denise René/Famille Sobrino    Let's Move! : Carlos Cruz-Diez. Chromosaturation, 1964-2015. © Sophie Lawani-Wesley - Carlos Cruz-Diez / courtesy galerie Denise René    Let's Move! : Julio Le Parc. V Virtuel n°27. 1975, acrylique sur toile, 150 x 50 cm. © La Patinoire Royale - Julio Le Parc / courtesy galerie Lélia Mordoch   


L'exposition


Regroupant plus d'une centaine d'œuvres « historiques » et récentes de 27 artistes ayant fait leur credo dès les années 1950 d'une « recomposition continue et partagée » de l'expérience perceptive avec le spectateur, l'exposition de la Patinoire royale en appelle autant aux yeux qu'aux corps. « Let's move !» trouve un terrain de jeu idéal dans ce lieu dans le quartier Saint Gilles de la métropole bruxelloise, galerie de dimension muséale qui s'animait autrefois des mouvements lestes des patineurs à roulette.

Ce credo dynamique possède aujourd'hui un réel crédit – avec notamment l'exposition« Dynamo » en 2013 dans les galeries du Grand Palais, une rétrospective Julio Le Parc au Palais de Tokyo ou encore celle de Soto au musée Soulages de Rodez (visible jusqu'au 30 avril 2016) –, après quelques décennies de relégation. Et si « Let's move !» réunit les productions des plus célèbres de ces « artistes-scientifiques » directement affiliés au GRAV – groupe formé en 1960 à Paris comptant parmi ses membres François Morellet, Horacio Garcia Rossi ou encore Le Parc –, on y retrouve leurs précurseurs, à l'instar de Vasarely, Soto, Cruz-Diez ou encore Nino Calos, Italien venu à Paris en 1956 avec ses boîtes cinétiques comme des kaléidoscopes ordonnés. Intégrer les trames et les superpositions de cercles aux couleurs franches de Geneviève Claisse vient également appuyer l'importance de la contrainte comme moteur de leurs séries. Contrainte de formes élémentaires en nombre restreint, mais contrainte physique aussi, que l'on cherche à déplacer : Soto se remémore que Paul Klee tournait autour de ses œuvres pour faire varier les points de vue... et vient trouver dans l'héritage de Marcel Duchamp et sa « Rotative demi-sphère » de 1922 la possibilité d'une œuvre qui instille des vibrations plus qu'une image. Tout comme les membres du GRAV cherchent à disperser l'espace et la lumière pour les rendre au temps : à la Patinoire royale, Francisco Sobrino les diffractent dans les miroitements de sa « Sculpture permutationnelle 624 » quand Le Parc en piège les projections mouvantes. Des œuvres récentes – les « Interférences » de l'Argentin Antonio Asis ou les trames saturées de Carlos Cruz-Diez – y dialoguent avec d'autres plus anciennes, une huile sur carton de 1953 de Vasarely notamment, conservant un certain « esprit de recherche ».

Tom Laurent



Crédits
visuel 1 : © Sophie Lawani-Wesley - Soto / courtesy galerie Denise René - Sobrino / courtesy Famille Sobrino - Asis / courtesy atelier Asis
visuel 2 : © Sophie Lawani-Wesley - Carlos Cruz-Diez / courtesy galerie Denise René
visuel 3 : © La Patinoire Royale - Julio Le Parc / courtesy galerie Lélia Mordoch



Quand


26/11/2015 - 26/03/2016
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