Dès les années 1870, une photographie réalisée par les natifs d’Afrique de l’Ouest voit le jour : à partir de leur première expérience, ce médium ne cessera de prendre de l’ampleur dans la région, de son adaptation aux codes visuels préexistants, jusqu’au questionnement des limites du portrait et du passage de la réalité à l’œuvre. Retraçant cette histoire, l’exposition prend le parti du portrait comme prisme pour explorer un siècle d’une photographie de l’intime et de l’image sociale des modèles. Par une association de sources diverses correspondant à des usages précis, le Met explore à la fois une époque, un médium et un espace. Photographes amateurs et professionnels, négatifs originaux et cartes postales, paysages et intérieurs, mises en scène et sur le vif montrent cette variété que le genre du portrait déploie. Ainsi, des clichés propres à la tradition du studio aux mises en scène de Samuel Fosso se portraiturant en stéréotypes de la société camerounaise des années 1970, le regard du spectateur évolue et voit apparaître la naissance de nouvelles identités.


Déborah Gutmann

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