Malaxage des signes et frottements abrupts des images, l’insubordination d’un art qui affirme son versant négatif passe chez Boris Lurie par un arrachement au réel de tout ce que l’art n’est pas. Cofondateur du NO!art à New York en 1959, dont des artistes tels que Jean-Jacques Lebel, Erró ou Wolf Vostell furent les compagnons de route, ce Russe d’origine, décédé en 2008 et passé par le trauma des camps de concentration, ne pouvait que refuser les courants Pop et expressionnistes abstraits américains. L’« anti-décoration » de Boris Lurie est aussi une volonté de tout montrer : son grand collage imprimé No réunit en 1963 le refoulé de l’art comme celui d’une société d’abondance se consommant par images de modes, icones picturales, réclames et scènes SM juxtaposées. [...]

Extrait de l'article de Tom Laurent paru dans le numéro 68

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