La Jérusalem délivrée, les Métamorphoses d’Ovide, les allégories de l’Iconologia… la tapisserie a toujours tissé un lien étroit avec la littérature, qu’elle a abondamment illustrée. Grâce au prêt des œuvres du musée des Arts décoratifs, l’exposition établit un parallèle entre des tapisseries du XVIe siècle comme La Tenture du Monde ou le duo L’Amour profane et L’amour sacré – tenture de 1525 opposant les deux principes – et des créations contemporaines d’artistes travaillant ce même matériau. Le dialogue instauré entre les œuvres se joue des clichés attrayant à la galanterie et à l’amour, dont les allégories, notamment des vices et vertus qui leurs sont associés, sont révélatrices des mœurs d’une époque. Le travail d’Annette Messager leur donne un écho particulièrement acerbe, avec des citations ironiques dont la drôlerie masque leur potentielle actualité.

Agathe Torres

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