Les frontières entre l’art décoratif et les autres arts sont parmi les plus poreuses : parfois, elles sont si mobiles que les artistes qui en produisent les œuvres sont invariablement les mêmes, et pourtant indiscutablement nouveaux.
Le musée d’Orsay dévoile autant des objets de mobilier que des huiles sur toile, des tapisseries que des vases de Murano, des pièces de fer forgé que des céramiques, qui sont tous témoins d’une époque. Cette exposition scrupuleuse vient dresser un panorama de l’Italie entre 1900 et 1940 : on la découvre ici comme un aimant attirant à elle tous les talents, qu’ils soient ébénistes, peintres, céramistes ou maîtres verriers. Pays d’immigration, l’Italie l’a toujours été, et de fait : en 1900, nous sommes ici dans une nation qui n’a même pas un demi-siècle, et qu’on ne va pas tarder à transformer. Immense y est le désir de création.

Extrait de l'article de Mathieu François du Bertrand publié dans le N°65 de la revue Art Absolument: parution le 12 mai 2015

N°65 - Mai/Juin 2015

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