En hommage à Anthony Caro, l’un des maîtres de la sculpture contemporaine disparu il y a un an, la galerie Daniel Templon présente une exposition sur ses ultimes travaux. Après un passage par la figuration, Caro opère un tournant vers des formes abstraites dans les années 1960, à son retour des États-Unis. Il opte pour des volumes de plusieurs mètres de haut, en bronze et en acier, posés à même le sol. Passant outre le socle traditionnel, l’artiste conçoit le vide comme partie intégrante de l’œuvre. Il fait ainsi descendre la sculpture de son piédestal, dans une volonté de questionnement des normes artistiques. Ses sculptures ne sont pas sans rappeler celles d’Henry Moore, dont il fut l’assistant de 1951 à 1953, et qui marqua à jamais son œuvre. Bien qu’abstraites, les formes de Caro sont hantées par la figuration : celle du corps humain ou de l’iconographie associée à la mythologie grecque, que l’artiste admire depuis toujours. Issues d’une réflexion sur le regard porté par le spectateur dans l’espace public, les œuvres grises et rouille de la série Park Avenue mêlent rondeurs et lignes, insufflant une impression de mouvement. Quant aux Upright Sculptures, davantage brutes, elles sont à la limite de la figuration et explorent, au contraire de Park Avenue, la verticalité et les aplats. Au total, quatre imposantes œuvres en acier sont présentes.

Amélie Petitdemange

Site de l'exposition