La Villa Médicis accueille l’artiste israélien Assaf Shoshan pour son projet Peines Partagées, questionnement sur les relations conjugales entravées par les murs des prisons. Quinze photographies sont présentées, réalisées en 2014 pendant sa résidence et dédiées aux détenus de la prison de Rebibbia et à leurs compagnes. Aucune ne représente explicitement la guerre qui ravage le pays depuis cent ans, mais « l’inquiétude, l’attente, l’absence liées à cette guerre sont toujours mystérieusement présentes » pour l’artiste. C’est la fragilité de la vie en Israël, la dimension temporaire de la condition humaine qui sont ici mises à nue.
Photographe et vidéaste, Assaf Shoshan interroge la réalité de son pays natal à travers une perspective à la fois historique et autobiographique. Sa résidence à Paris lui offre une certaine distance, et par là-même de nouvelles perspectives pour réexaminer l’histoire. Il questionne la situation politique et le quotidien d’habitants « au bord du gouffre ». Ses œuvres mettent en scène des paysages abandonnés, traduisant l’instabilité et la violence, ou encore des portraits de femmes aux émotions évocatrices. Influencé par les photographes Nan Goldin et Philip-Lorca diCorcia, Assaf Shoshan s’interroge ainsi sur les questions d’identité et d’appartenance, sur le sentiment d’étrangeté.

Amélie Petitdemange.

Site de l'exposition