L’exposition À Feu et à Sang propose de revisiter la Première Guerre mondiale sous un regard contemporain à travers les travaux de 9 artistes, parcourant le XXème et le XXIème siècles. Sa plus grande qualité est l’étendue des techniques exposées : la peinture, le dessin, la vidéo, la photo et la bande dessinée sont au rendez-vous.
La BD est notamment représentée par David B., qui donne à voir un récit navigant aux frontières du conte et de la réalité, dans une réflexion métaphysique sur le caractère destructeur de la guerre. Son œuvre ironique lance un regard léger sur ce conflit, à travers des dessins humoristiques comme Les Barbelés vampires ou Le Troupeau de canons. A l’inverse, les dessins d’Eric Manigaud, inspirés d’images existantes, laissent voir l’horreur des soldats tués ou de sombres scènes de combat. L’artiste Kader Attia nous offre quant à lui une vision crue et accusatrice en mettant en parallèle des photos de gueules cassées avec un masque africain rendu borgne. Pour le critique d’art Paul Ardenne, Attia représente ainsi « le monument ultime de la dette que l’Occident a contractée auprès des pays inféodés naguère encore à son joug colonial ».
Ces visions croisées sont complétées par des projections d’œuvres d’artistes témoins ou victimes du conflit ainsi qu’une sélection de documents historiques : films, photos, lettres et déclarations.

Amélie Petitdemange.

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