Après la Galerie Isabelle Gounod en 2013, c’est le centre d’arts plastiques Albert Chanot qui consacre une exposition monographique à Thomas Lévy-Lasne. « Loin d’être médiocre, son œuvre a longtemps ressemblé à celle de centaines d’autres artistes dans son genre, perdus entre l’appel du réel et le plaisir de la touche » selon Hector Obalk dans son article « L’enfant prodigue » (2013). Si son œuvre induit un sentiment de déjà vu, c’est parce que Thomas Lévy-Lasne utilise les genres et les outils de la peinture académique – portraits, scènes de genre, natures mortes, paysages, fusain, aquarelle, peinture à l’huile, dessin – sans que sa facture égale celle des maîtres anciens. Mais si Hector Obalk en parle au passé, c’est parce que la série « Fêtes » de « l’enfant prodigue » témoigne d’un peintre mature croquant la jeunesse festive à travers des compositions audacieuses à mi-chemin entre l’observateur et l’acteur. Thomas Lévy-Lasne n’a pas la prétention de révolutionner la peinture ou l’art comme bon nombre d’artistes contemporains se proclamant rois thaumaturges. Sa tâche est plus modeste et plus grande à la fois : il actualise l’académique pour réinventer l’objet peint. La peinture est pour lui le meilleur médium pour dépeindre l’ici et maintenant, l’« hic et nunc » et c’est par sa peinture léchée, avide de détails et réfléchissant la réalité environnante qu’il fait entrer le monde actuel dans l’art. Cette exposition monographique met donc en lumière une œuvre originale qui découvre la vie ordinaire du drap morne des habitudes pour la présenter neuve à nos yeux.

Thibault Mirabel

Site de l'exposition