[...] Le résultat s’avère particulièrement réussi, confortant l’intégration des œuvres aux différents espaces du domaine, que celles-ci y soient installées de façon pérenne ou éphémère. L’étoilement du parcours en permet le caractère éclectique : il ne s’agit ni de montrer des œuvres en faisant fi de leur contexte d’exposition, ni de contraindre totalement les artistes. Ainsi, Jannis Kounellis a pu, dès 2008, saturer l’espace des cuisines de poutres verticales, auxquelles les cloches qui y sont suspendues, définitivement muettes, viennent rappeler les voix du passé. Pour Gabriel Orozco, invité cette année et pour trois ans, ce silence des disparus est celui de la peinture. Le caractère vibratoire qu’il instille aux reproductions « sans qualités » des papiers peints d’appartements laissés à l’abandon depuis 1938 est celui de présences abîmées, « soufflées » par le temps. [...]

Extrait de l'article de Tom Laurent, dans le n°60 de la revue Art Absolument. Parution le 4 juillet 2014.

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