Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon-Ernest : Etude pour la Mort de la Vierge, dessin à la pierre noire, 1990    Ernest Pignon-Ernest :  Cabines Téléphoniques, sérigraphie, 1996  Lyon    Ernest Pignon-Ernest : Cour de la Prison Saint-Paul, sérigraphies,  2012  Lyon   


L'exposition


T.L. : Vous exposez à Eymoutiers, dans un lieu chargé de l'histoire singulière de Paul Rebeyrolle, dont on dit qu'il fut l'héritier de Courbet et de Goya, un « enragé de la peinture », en plein cœur d'un Limousin marqué par la résistance au nazisme. Qu'allez-vous y montrer et sous quelle forme ?
E.P.-E. : Tout ce que je viens de dire doit laisser penser que mes « œuvres » ne sont vraiment que dans les lieux et les temps saisis et que c'est une contradiction que d'envisager de les exposer ainsi dans un musée… C'est en partie vrai et, bien sûr (la première exposition date de 1979, au musée d'Art moderne de la Ville de Paris), j'ai souvent l'occasion de m'interroger et de répondre à cette question. On l'a vu, ces interventions nécessitent beaucoup de recherches, d'études, d'esquisses, de dessins préparatoires, mes expositions proposent de découvrir l'ensemble de ce processus, toutes les étapes de la démarche depuis le premier repérage jusqu'aux photos des images en situation parfois, de leur dégradation jusqu'à leur disparition. Ça n'est pas rien d'être accueilli chez Rebeyrolle, un peintre immense, un repère pour ceux de ma génération : il incarnait la peinture, l'exigence, l'éthique, la colère, la lutte. Je suis très flatté que Jean-Louis Prat soit à l'origine et le commissaire de cette exposition. Il connaissait bien Rebeyrolle, il a choisi à travers mes divers parcours ceux qui auront une résonance dans ce lieu qui conjugue art, résistance, humanité.

Extrait de l'entretien entre Ernest Pignon-Ernest et Tom Laurent
Numéro 59 Mai/Juin 2014

Quand


15/06/2014 - 30/11/2014
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