La sphère est le leitmotiv de l’œuvre de Vladimir Skoda. Arborant un aspect transparent ou mat, cette forme géométrique déposée sur le sol ou contre un mur est porteuse de sa masse et de son poids. Ces sphères-miroirs réfléchissent le corps distordu du spectateur confronté à l’expérimentation d’un espace altéré par l’élément concave ou convexe, l’amenant ainsi à perdre ses repères. Les œuvres de l’artiste, qui font référence au cosmos et aux lois de l’Univers, posent une question : celle de l’être face à l’infini. De fait, l’égarement éprouvé par le spectateur s’accompagne d’un sentiment de solitude et d’incompréhension. Son installation Entropia, où le mouvement de 20 000 billes d’acier est mis en parallèle avec une vidéo intitulée Giordano Bruno, qui diffuse des petites particules en interaction, vient rappeler que Bruno pensait que des planètes gravitaient autour de chaque étoile. Skoda, qui porte depuis toujours un fort intérêt aux mathématiques et à la physique, a acquis de solides connaissances dans le domaine des sciences. Cependant, son savoir est sollicité dans le but d’amener une émotion face aux déformations et aux rythmes engendrés par le caractère courbe de ses œuvres : l’artiste d'origine tchèque, à travers l’inconstance de l’image reflétée, propose de troubler la définition de la place que nous occupons dans l’Univers.

Laura Araneda Villegas

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