Marc Devade
L'exposition
Marc Devade dessine avec la couleur. Une couleur qui se fait teinture dans le cas des encres qu’il réalise dès 1971, après l’abandon de l’acrylique et avant d’en venir à l’huile à la fin de cette même décennie. Et c’est après Matisse et sa volonté d’émanciper la couleur qu’intervient le travail de Devade, qui prend corps en un temps de débats théoriques et de pratiques opiniâtres. Ravivant des querelles fécondes, celle entre le disegno et le colorito en premier lieu, celui qui rejoint les rangs du groupe Supports/Surfaces et participe de près à la revue Tel Quel produit, à travers ses encres très fluides, une série de « pellicules » pénétrant le support de la toile en bandes horizontales ou verticales. C’est donc par aplats, autant éloignés de l’écran que creusant la surface par des effets de transparence, que la toile est recouverte par cette peinture abstraite qui rompt avec tout naturalisme ou lyrisme. Devade ne cherche donc pas, on l’aura compris, à représenter, mais à définir : cette définition matérielle passe par des accidents et une tension entre le geste qui s’empare de son corps entier – « la peinture me danse », a-t-il pu écrire dans un texte de 1973 –, et par l’intention de faire advenir la peinture d’elle-même qui préside à cette intervention.
Tom Laurent
Tom Laurent
Quand
12/09/2013 - 02/11/2013