Tout choit et tout se tient dans la peinture de François Dilasser, armée du rire de ses démons jamais vraiment représentés, hantant ses papiers où se compose une écriture articulée hors du discursif. On reconnaît à coup sûr une œuvre de Dilasser, dont l’ensemble forme une famille immense, avec sa généalogie propre, qui ne doit ses mutations qu’au métier. Tel motif de rocher formant une tête ou une bâtisse, telle embarcation se transformant en objet minéral sous le jeu de la peinture : l’artiste ne prémédite pas, ne fait en aucun cas œuvre de programme, quand il s’en remet entièrement à la coexistence des couleurs et des traits pour y trouver après coup les signes indomptés de l’équivoque. Pour autant, l’ambivalence de chacun de ses motifs semble s’être construite, peut-être même à l’insu de leur auteur, sur une attention aiguë à son environnement le plus proche. […]

Extrait de l’article de Tom Laurent à paraître dans le N°54 de la revue Art Absolument : publication le 28 juin 2013

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