Le paysage n’est que tardivement considéré comme sujet à part entière en peinture. Dürer fut le premier à s’y risquer, sans pour autant l’assumer. Ce n’est qu’à partir de la moitié du XVIè siècle que le paysage devient un sujet unique, pour ensuite devenir l’un des thèmes principaux de la peinture, et atteindre son apogée dans l’œuvre d’artistes comme David Friedrich. Le paysage devient alors plus qu’une simple image de la nature : on s’y plonge, on (s’)y projette, on s’y livre. Le Souvenir des étendues réunit douze artistes contemporains autour de ce thème et propose aussi bien des aquarelles que des films, de la photographie que de la sculpture, des paysages idylliques que la vue d’usines en béton. Ainsi, Yvan Salomone s’attache à peindre des ports, et réalise des aquarelles qui sont parsemées de tâches symbolisant les dégâts causés par les eaux, tandis qu’Alain Sicard ne cesse d’accumuler les couches de peinture, créant un contraste frappant avec la finesse du papier.

Marie Orenes

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