D’Orient et d’Occident

D’Orient et d’Occident : Etel Adnan, Rihla ila Jabal Tamalpayis (Voyage au Mont Tamalpayis), 2008. Aquarelle et encre de Chine sur livre japonais. Fermé, 30 x 10,5 x 54 pages. Ouvert, 30 x 567 cm    D’Orient et d’Occident : Ossip Zadkine, Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, 1964. L'une des 18 lithographies. Copyright Ossip Zadkine. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris    D’Orient et d’Occident : Shafic Abboud, Le Marché St Pierre, 2002. Huile sur toile, 90 x 94 cm. Copyright Succession Shafic Abboud. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris   


L'exposition


Dans la visée d’une redécouverte des talents historiques issus du monde arabe établis en Occident dans l’immédiat après-guerre, le galeriste Claude Lemand, qui les expose à Paris depuis 1988, propose fréquemment des présentations rétrospectives de leurs œuvres. Il offre cette fois-ci aux regards la singularité des peintures de Shaffic Abboud, Dia Al-Azzawi, Abdallah Benanteur, les livres d’artiste d’Etel Adnan et les sculptures de Chaouki Choukini. Un livre d’artiste d’Ossip Zadkine, daté de 1964 et composé avec les poèmes de Claude Aveline, est également visible, la Russie étant l’invitée d’honneur de la foire cette année. Etel Adnan et Shaffic Abboud, tous deux originaires du Liban, en sont les doyens et obéissent, par leurs parcours respectifs, à des trajectoires où la rencontre, entre différentes cultures et avec l’hybridation qui force la création, a toute sa place. Abboud fut partie prenante de la Seconde École de Paris, dans sa version abstraite la plus lyrique, avant de réorienter sa peinture vers les champs d’une transfiguration affirmée. La rencontre est chez lui celle de deux couleurs qui fait naître la lumière, réminiscence solaire de son Liban natal. L’œuvre calligraphique d’Etel Adnan se situe à un croisement : réalisée sur du papier japonais lui permettant d’élargir l’horizon de son format, « qui semble infini », elle est la transcription dans une écriture personnelle, et non classique, de poèmes arabes, là où la peinture la renvoie à l’Occident. Dia Al-Azzawi, né en 1939 en Irak et établi à Londres, organise la partition d’éléments issus de la culture préislamique dans la modernité. Sumer ou l’Assyrie, à travers leurs schèmes, sont intégrés aux suites de la Nahda, la Renaissance arabe. L’œuvre de l’Algérien Benanteur tient elle aussi autant de l’abstraction que de la figuration, mais ne procède pas du signe mais d’un mixte entre le paysage ressenti et la calligraphie. À ces artistes, dont d’autres pièces sont montrées, s’ajoute Manabu Kochi, d’origine japonaise, lors de la présentation au sein de la galerie Claude Lemand.

Tom Laurent

Quand


07/03/2013 - 27/04/2013
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