Pour Christine Poullain, directrice des musées de Marseille et commissaire de l’exposition, cette rétrospective s’inscrit dans les manifestations liées au surréalisme initiées à Marseille depuis 1986 notamment au musée Cantini, qui possède dans ses collections des œuvres de Marx Ernst, Masson, Arp, Picabia, Brauner, Joseph Cornell et de Matta lui-même, avec une toile de 1950, Contra vosotros asesinos de palomas, dénonçant tous les assassins de colombes de la paix. Mais la rétrospective vise aussi « à étudier le fil conducteur qui a mené Matta des voies de l’automatisme surréaliste à une interprétation métaphorique de l’Histoire, de la représentation des affrontements de l’inconscient à celle des conflits qui ont traversé l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle ».
Nul doute que cette rétrospective Matta ne fasse date en France – la précédente, au Centre Pompidou, remonte à 1985… près de trente ans – et qu’elle n’auréole la ville de Marseille de l’aura d’un artiste cosmopolite, fraternel et « voyant », toujours « un pied dans l’architecture et un pied dans le rêve », profondément engagé dans l’évolution d’un siècle dont il n’a cessé d’explorer les langages les plus novateurs.

Extrait de l'article de Pascale Lismonde publié dans le n°52 de la revue Art Absolument : parution le 1er mars 2013

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