Méditerranées. Des grandes cités d’hier aux hommes d’aujourd’hui
L'exposition
Tom Laurent : Pour cette exposition, vous avez choisi le personnage d’Ulysse comme guide d’un parcours à travers les différents espaces des civilisations méditerranéennes. Pouvez-vous revenir sur ce choix et sur la manière dont il s’incarne au sein de Méditerranées ?
Yolande Bacot : Dans le poème homérique, Ulysse est à la fois brun et blond, « un roi paysan que le destin oblige à courir bien malgré lui la fortune de la mer. » Gabriel Audisio, qui s’est efforcé d’en dessiner le portrait dans son ouvrage Ulysse ou l’intelligence (Éditions Gallimard, 1945), en fait la figure emblématique de la Méditerranée, au sens où il est aussi ambivalent que l’univers méditerranéen, au sein duquel Orient et Occident, Nord et Sud ne cessent depuis des siècles de brouiller leurs limites et d’échanger leur polarité. Ainsi, la figure d’Ulysse ne peut qu’être actuelle indéfiniment.
J’ ai donc imaginé qu’il devienne le guide de l’Odyssée que l’exposition Méditerranées réinvente pour mettre en partage les héritages des différentes civilisations qui ont sédimenté le Bassin méditerranéen, et en même temps pour rendre compte de son actualité la plus brûlante.
C’est un Ulysse harraga, un brûleur de frontières, imaginé par le réalisateur Malek Bensmaïl, qui, à bord d’une barquette marseillaise, va à la rencontre des habitants des différents ports qui constituent le parcours de l’exposition, et qui introduit chaque séquence historique, permettant ainsi de parcourir toute l’Histoire, de l’Antiquité au monde contemporain, de la guerre de Troie au Marseille du XIXe siècle.
Chaque étape porte sur la mise en évidence d’un legs du passé qui fait écho à ce que nous vivons aujourd’hui ou qui est partie intégrante de notre quotidien comme c’est le cas pour l’invention de l’écriture alphabétique, que nous devons aux Phéniciens, ou encore pour l’émergence des formes modernes du capitalisme dans la Gênes du XVIe siècle.
Extrait de l'entretien entre Yolande Bacot, commissaire de l’exposition Méditerranées, et Tom Laurent. Publié dans le n°52 de la revue Art Absolument : parution le 1er mars 2013.
Yolande Bacot : Dans le poème homérique, Ulysse est à la fois brun et blond, « un roi paysan que le destin oblige à courir bien malgré lui la fortune de la mer. » Gabriel Audisio, qui s’est efforcé d’en dessiner le portrait dans son ouvrage Ulysse ou l’intelligence (Éditions Gallimard, 1945), en fait la figure emblématique de la Méditerranée, au sens où il est aussi ambivalent que l’univers méditerranéen, au sein duquel Orient et Occident, Nord et Sud ne cessent depuis des siècles de brouiller leurs limites et d’échanger leur polarité. Ainsi, la figure d’Ulysse ne peut qu’être actuelle indéfiniment.
J’ ai donc imaginé qu’il devienne le guide de l’Odyssée que l’exposition Méditerranées réinvente pour mettre en partage les héritages des différentes civilisations qui ont sédimenté le Bassin méditerranéen, et en même temps pour rendre compte de son actualité la plus brûlante.
C’est un Ulysse harraga, un brûleur de frontières, imaginé par le réalisateur Malek Bensmaïl, qui, à bord d’une barquette marseillaise, va à la rencontre des habitants des différents ports qui constituent le parcours de l’exposition, et qui introduit chaque séquence historique, permettant ainsi de parcourir toute l’Histoire, de l’Antiquité au monde contemporain, de la guerre de Troie au Marseille du XIXe siècle.
Chaque étape porte sur la mise en évidence d’un legs du passé qui fait écho à ce que nous vivons aujourd’hui ou qui est partie intégrante de notre quotidien comme c’est le cas pour l’invention de l’écriture alphabétique, que nous devons aux Phéniciens, ou encore pour l’émergence des formes modernes du capitalisme dans la Gênes du XVIe siècle.
Extrait de l'entretien entre Yolande Bacot, commissaire de l’exposition Méditerranées, et Tom Laurent. Publié dans le n°52 de la revue Art Absolument : parution le 1er mars 2013.
Quand
12/01/2013 - 18/05/2013