Pictural, libertaire et figuratif. Comme un pied de nez au dogmatisme Bretonnien, le Sous-réalisme fait sa première sortie au Centre Culturel Serbe. A la manière d’un manifeste dix artistes français et serbes y présentent leurs toiles. Comme cette Judith en mini jupe et tronçonneuse à la main, signée Hosta Kulundzic, les artistes « sous réalistes », replongent dans le caravagisme triomphant pour réinvestir le champ de l’Allégorie, jusqu’alors marginalisée dans la peinture contemporaine figurative. Sous réaliste, mais surabondance de signes, de codes piochés dans la mémoire visuelle séculaire donnant accès à l’universel.
Aussi différentes que sont les toiles de Jérôme Zonder, peuplant d’une hétérogénéité de symboles (Disney, la croix gammée et le Ché) un atelier dallé façon Vermeer et les œuvres ectoplasmiques de Stéphane Penchéac’h, elles témoignent d’un attachement farouche à la figuration créant un impact émotionnel sur le spectateur.
Loin d’une vision doctrinale des ismes de toute obédience, ce « courant » s’impose davantage comme une manière intemporelle et universelle de vivre la condition de créateurs. Comme les jeux du cirque pour les romains, il répond à la voracité extrême du monde moderne pour l’image. Comme l’écrit Marinetti pour clore son manifeste futuriste voila plus d’un siècle déjà : « Vos objections ? Assez Assez ! Je les connais ! Levez plutôt la tête ».

Romain Arazm

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