L’Italie au début du XVIIIe siècle est l’épicentre des arts. Elle concentre, comme passage obligé, la plupart des talents de l’époque. Né en 1590, Simon Vouet est de ceux-là, un peintre infatigable et l’un des diffuseurs du baroque en France. Ses premiers voyages le conduisent en Angleterre et à Constantinople, puis à Venise, avant qu’il ne se fixe pour un temps dans la Rome pontificale, alors pleinement engagée dans la Contre-Réforme. Il découvre les beautés des tableaux réalisés depuis la Renaissance dans la péninsule dont ceux des deux grands peintres du début du siècle qui viennent de disparaître : Annibal Carrache (1560-1609) et Le Caravage (1571-1610). Les magnifiques Diseuses de bonne aventure ainsi que le St Jérôme et l’ange, présents dans l’exposition, sont entièrement empreints d’un ténébreux caravagisme, avant qu’il ne développe un esprit plus personnel. Devenu l’un des premiers peintres de la ville éternelle, il répond à de nombreuses commandes jusqu’à son rappel en France par le Roi, où il propage ses idées et son style. C’est ainsi que l’on peut avancer avec Denis Lavalle, inspecteur en chef des monuments historiques, que « si Le Brun, David ou, d'une certaine façon, Delacroix existèrent, c'est qu'il y eut d'abord Simon Vouet ».

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